Chandeliers et bougeoirs à forme de cerf ne sont pas une création contemporaine. Depuis le Moyen-âge, le choix du cerf comme forme artistique porteuse la lumière n'est ni anodin ni tout à fait chrétien.

Bougeoir à forme de cerf en bronze, XXe siècle © Soubrier Antiquités
Bougeoir à forme de cerf en bronze, XXe siècle © Soubrier Antiquités

Le cerf, divin porteur de lumière

Par sa forme zoomorphe, le bougeoir à forme de cerf est au Moyen-Âge une figuration de l’idée que l’homme se fait de la lumière. Loin des théories de notre physique moderne, Bambi est au Moyen-Âge une lumière dans la nuit.

Le cerf fut à l’iconographie chrétienne ce que le chat est à nos réseaux sociaux. Et si le cerf devint un temps l’animal totem des hipsters, sans doute et sans le savoir, ces derniers se positionnaient-ils comme les fiers héritiers de l’iconographique religieuse médiévale. L’époque médiévale prêta en effet à ce cervidé une image très positive, validée et tamponnée conforme par la Bible et les auteurs antiques dont Pline. L’Église l’appréciait pour son caractère peureux ce qu’au contraire les Romains abhorraient, dédaignant l’animal comme gibier à la hauteur de la virilité en jupette des vrais bonhommes Romains.

Bougeoir en bronze à forme de cervidé. Europe du Nord, XIVe / XVe siècle © Christie's
Bougeoir en bronze à forme de cervidé. Europe du Nord, XIVe / XVe siècle © Christie's

À la suite de la chute de l’Empire romain en 476 et durant tout le Haut Moyen-Âge, l’Église catholique tire de rapides calculs des chiffres consternants. Le nombre de jeunes hommes vigoureux morts pour avoir voulu prouver qu’ils étaient parfaitement capables de rivaliser à mains nues avec un ours était suffisamment élevé pour être inquiétant. Cette pratique pour le moins présomptueuse tenait de l’héritage culturel romain pour qui l’ours était le gibier par excellence, le plus fort, le plus féroce et donc le plus prestigieux. Le roi Arthur ne dira pas le contraire, lui dont le prénom signifie « ours » en celtique.

Par ailleurs, l’Église a pour cette manne belliqueuse d’autres ambitions toutes aussi sanguinolentes, comme propager et défendre la foi chrétienne en allant dégommer du mécréant dans les régions de Constantinople.

Enfin, les corps à corps avec les ours soulèvent un autre problème de taille, plus subtil celui-ci. Lors des affrontements de l’homme et de l’animal, les combattants humains plongent dans une transe furieuse, seule capable de leur donner le courage d’affronter un adversaire aussi redoutable que poilu. Or cet état ne prend même pas la peine de cacher ses liens ténus avec un paganisme de première catégorie, à mi chemin entre divinités monstrueuses et incantations fumeuses de druides extatiques. Ces relents païens sont pour l’Église un outrage intolérable qu’il faut absolument éradiquer. Le seul druide à incantations fumeuses qui doive être adoré, c’est Jésus et personne d’autre.

Le clergé s’acharne donc à détourner le bon chrétien des parties de catch contre des ursidés, l’orientant vers un animal moins dangereux et dépourvu de crocs, griffes ou de toute force herculéenne. Le cerf rapide, élégant et craintif, combattif dans ses derniers retranchements est idéalement le nouveau gibier d’excellence choisi par l’Église pour remplacer l’ours. Un tel changement devait favoriser l’augmentation substantielle de fidèles vivants et eut pour corollaire de diminuer logiquement la population de cerfs. Les ours quant à eux retrouvaient un repos mérité après des siècles de combats fatigants et imposés.

Enluminure peinte sur une page d'antiphonaire en parchemin (XIXe siècle ?) © Artcurial
Enluminure peinte sur une page d'antiphonaire en parchemin (XIXe siècle ?) © Artcurial

Il n’alla pas de soi de faire changer les mentalités convaincues que le combat contre les ours étaient une preuve irréfutable de virilité. Pour ancrer de nouveaux usages, il fallait auréoler le cerf d’un nimbe que les Romains lui avaient refusé. Les récits hagiographiques vinrent nourrir cette démarche pour faire de l’animal le seul capable de mener tout droit les bons chrétiens dans les petits papiers du Seigneur. Saint-Hubert et Saint-Eustache incarnèrent cette exemplarité par leur parcours les élevant vers le christianisme le plus vertueux alors qu’ils pataugeaient auparavant dans une fange païenne la plus exécrable. Peu à peu, la mécanique bien huilée donna les résultats escomptés.

Saint Hubert (656/658 – 727), chasseur invétéré avant de pouvoir prétendre à l’épithète qui est aujourd’hui le sien, consacrait toujours plus de temps à sa passion qu’à celle du Christ. Dieu, dans sa grande mansuétude, passa à sa créature cet élan fougueux et ce dédain de la foi propre à la jeunesse et fit apparaître sur son chemin de quoi ramener sa brebis égarée dans le troupeau. Alors qu’Hubert courrait la forêt, un cerf majestueux apparut soudain face à lui. Entre ses bois brillait la croix et Dieu, prenant sa grosse voix de Dieu, intima à Hubert, avec autant de gentillesse que de fermeté, de retourner fissa sur les bancs de l’église. Ni une ni deux, Hubert fila droit et se révéla être un chrétien aussi exemplaire que prosélyte. De cet exemple, les chasseurs médiévaux en tirèrent les leçons qui s’imposèrent et commencèrent de se détourner de l’ours pour préférer le cerf.

Bougeoir en laiton tripode à têtes de cerf. Circa XIIIe - XIVe siècle conservé au musée Boijmans van Beuningen © Museum Boijmans van Beuningen
Bougeoir en laiton tripode à têtes de cerf. Circa XIIIe - XIVe siècle conservé au musée Boijmans van Beuningen © Museum Boijmans van Beuningen

Même combat avec Saint Eustache. Ce général romain grand amateur de chasse fut témoin de la même vision et se convertit, ainsi que sa famille, à la religion catholique. Et c’est en famille qu’ils furent martyrisés et moururent à Rome en 116 de notre ère. Néanmoins, le manque de preuves historiques concernant Eustache font que de nombreux historiens soupçonnent cette histoire de n’être qu’un conte édifiant créé durant le Haut Moyen-Âge. Si c’est le cas, toute cette histoire est en effet édifiante.

Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay. Folio 124v : LVIII De Saint Eustace et de sa conversion. © BNF
Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay. Folio 124v : LVIII De Saint Eustace et de sa conversion. © BNF

Sa disposition naturelle à décamper au moindre bruit n’était pas l’unique caractéristique du cerf qui plut à l’Église. Le symbolisme attaché à cet animal en faisait également le relais transitoire idéal permettant de faire glisser les croyances païennes de barbares impies vers l’idée rassurante d’un dieu unique, seul créateur et régisseur de l’univers.

Les bois du cerf jouent ainsi un rôle clef aussi bien comme support d’apparition de la croix que comme illustration d’un discours religieux et symbolique justifiant la puissance supérieure d’un dieu unique à travers l’observation de la nature. Cette observation donnée à tous valait mieux que bien des discours.

Puisque le cerf perd opportunément ses bois en février, peu de temps avant l’arrivée du printemps, leur repousse coïncide avec la vitalité retrouvée de la nature. Cette repousse systématique et comme miraculeuse symbolise ainsi le renouveau de la vie et fait écho à la résurrection du Christ, célébrée jusque après l’équinoxe de printemps, fin mars.

Bougeoir en bronze à forme de cerf. Europe, XIIIe siècle © Timeline Auction London
Bougeoir en bronze à forme de cerf. Europe, XIIIe siècle © Timeline Auction London

En entrecroisant le discours religieux d’évocations d’anciennes et païennes aussi bien que d’observations attentives de la nature, le motif du cerf absorba logiquement une symbolique bienfaisante et rassurante associée au retour de la lumière, des beaux jours et de l’abondance de la nature. Au cœur d’un hiver rigoureux privant les Hommes de nourriture et les plongeant dans une inquiétante obscurité, le cerf était le motif opportun et la garantie de revoir briller le soleil plus longtemps que la lune.

Le discours religieux s’appuya aussi sur une homophonie latine permettant, dans les textes, d’enraciner le lien entre le cerf et le Seigneur. Car le cervus (le cerf) se prononçant de la même manière que Servus (le Sauveur), l’animal devenait une incarnation presque littéral de l’amour salvateur.

Curieusement, l’Église n’eut aucun mal à encourager la chasse au cervus, renouvelant métaphoriquement et sans fin le meurtre du Servus qui, pourtant, avait semble-t-il suffisamment souffert sur sa croix. À moins que cette itération ne soit une métaphore attendue de la méchanceté des Hommes qui ne reconnurent point en Jésus le sauveur assurant leur rédemption.

Le cerf, de l'obscurité à la lumière : une symbolique universelle

Si les symboliques liées au cerf s’ancrent aussi vite et profondément, c’est que le terreau sur lequel sème l’Église est déjà fertile. L’image positive du cerf, si elle n’était pas valorisée par la culture romaine, existait bel et bien dans nombre de cultures antiques de l’Europe et d’ailleurs.

Déjà l’art pariétal reconnaissait en cet animal des qualités de renaissance associées à une ou plusieurs puissances divines ou – au moins – surnaturelles. Le dieu Cernunnos des croyances gallo-romaines hérite sans doute de ces symboliques primitives et enracine davantage le lien entre cervidé et divinité. Le nom de Cernunnos est attesté par une inscription gallo-romaine du pilier de Nautes découvert au XVIIIe siècle sous le chœur de Notre-Dame de Paris. L’ironie de l’Histoire ne connait aucune limite.

Sculpture gallo-romaine de Cernunnos sur le pilier des Nautes, Ière moitié du Ier siècle après J.C. Musée National du Moyen Age dans les Thermes de Cluny.

Cernunnos serait vraisemblablement l’incarnation du cycle biologique de la nature. Reflétant la vie et la mort de tout être, il s’incarne dans l’image du cerf précisément en raison de la spécificité de ses bois. Tombant et repoussant sans cesse, ils sont, avec le cerf qui les porte, l’incarnation du cycle de la vie et de la mort et, surtout, celle de la victoire de la vie sur la mort. Intermédiaire archaïque entre le monde divin et terrestre, le cerf médiateur est comme le printemps une promesse de renaissance de la vie et donc, de la lumière.

Sur le chaudron de Gundestrup (datant du Iersiècle av. J.-C. et retrouvé en 1891 dans le Jutland au Danemark), Cernunnos apparait en compagnie d'un cerf et porte lui-même une superbe ramure.

Lumière rassurante

Naturellement se dessine le lien entre le cerf et les bougeoirs médiévaux adoptant sa forme. Puisque l’unique fonction d’un bougeoir ou d’un chandelier est de porter la lumière, alors le cerf incarne cette compétence mieux que personne d’autre.

La symbolique de la lumière est à peu près identique dans toutes religions, qu’elles soient polythéiste ou monothéiste. La clarté obtenue grâce à elle a le plus souvent permit d’associer à la lumière et à l’obscurité des connotations manichéennes. La culture japonaise fut peut-être une des rares à considérer la gradation de l’obscurité et à en considérer les nuances. Partout ailleurs, le Bien s’oppose au Mal et la Lumière aux Ténèbres.

Ainsi, les grandes cosmogonies ont toutes en commun un chaos initial obscur duquel émerge l’ordre révélé par la lumière. L’apparition de la lumière est synonyme de création puisqu’elle distingue le particulier de la masse informe.

Cette séparation primordiale entre obscurité et lumière entraine la création des grandes oppositions fondamentales : l’avant et l’après, le haut et le bas, la nuit et le jour. Ces oppositions sont liées à la genèse de la vie et sont rythmées de variations régulières (nuit et jour) déterminant les saisons, les cycles de mort et de renaissance. Tout cela est observable par l’homme sous la forme d’une lumière croissante et décroissante entre le solstice d’hiver et le solstice d’été.

Or, toutes les civilisations ont de tous temps célébré ces jours précis de l’année que sont le solstice d’été (le jour le plus long) et le solstice d’hiver (le jour le plus court). Alors que le premier célèbre les premières moissons et l’intensité lumineuse maximale du soleil, le second voit la domination de l’obscurité et du froid mais annonce, in fine, l’avènement de la lumière.

Et c’est assez naturellement que le solstice d’été fut assimilé à une métaphore de la création divine en temps de profonde obscurité, incarnant ainsi la victoire de la vie sur la mort, de la lumière sur la nuit, par l’éternelle régénération du soleil.

Bougeoirs médiévaux en forme de cerf

En haut à gauche : vente étude Prunier à Louviers (photo. © Gazette de l’Hôtel Drouot)
En haut à droite : Hamm-Westhafen, Westphalie (d’après Cichy, 2006)
Au centre : vente étude Aguttes à Lyon (photos © Pierre Aubert)
En bas : Aroue-Ithorrots-Olhaïby, Pyrénées-Atlantiques (photo. Dominique Ebrard, SRA d’Aquitaine, opération « Prospection inventaire archéologique du Pays de Soule et des Arbailles », 1992).

Bien avant l’avènement du christianisme en Europe, le cerf accaparait déjà des symboliques fortes liées aux préoccupations naturelles de l’être humain. Incarnation de la renaissance, promesse de vie et de lumière avant d’être le lien indéfectible de l’Homme à son créateur, le cerf remplaça finalement au Moyen-Âge la férocité sauvage de l’ours et des pratiques barbares au profit d’une image apaisée, ordonnée et civilisée de la société. Porteur de lumière, il était ce faisant l’ambassadeur d’un ordre nouveau, bel et bon, éloigné de la dispersion brouillonne des divinités anciennes pour n’honorer qu’un dieu unique et ordonnateur de la Création.

La symbolique du cerf prit une telle ampleur que nombre de grands personnages exigeaient, à leur mort, d’être inhumés dans une peau de cerf, comme le fut par exemple Louis VII (1120 – 1180) :

Si les rois ont voulu être inhumés dans une peau de cerf nappant leur dépouille mortelle, c’est qu’elle a la vertu, elle qui vivante ressuscitait chaque année par ses bois, de montrer à l’âme le chemin de la vie éternelle. (Pierre Moinot, Anthologie du cerf, 1987)

Opposer la lumière aux ténèbres, éclairer le chemin qu’il soit réel ou métaphorique sont autant de souhaits témoignant de l’attachement de l’Homme à la lumière et sa crainte viscérale de l’obscurité. Ne rien voir c’est ne rien reconnaître, autrement dit, l’obscurité est une ignorance dangereuse et potentiellement mortelle. Les bougeoirs médiévaux portent la lumière sur les ramures superbes de cerfs rassurants. Ces objets utilitaires n’adoptaient pas cette forme au hasard, pour les raisons esthétiques qui nous les font apprécier aujourd’hui.

Symboliquement, ces bougeoirs portaient tout l’espoir de leurs propriétaires de ne pas être engloutis par les ténèbres, qu’elles soient réelles et hivernales ou métaphoriques et religieuses. Les matériaux utilisés pour ces objets – le bronze, le laiton – indiquent que les bougeoirs appartenaient à des classes sociales aisées et sans doute suffisamment cultivées pour voir dans le cerf davantage que l’animal légendaire que rencontrèrent Saint Eustache ou Saint Hubert.

Bougeoir à forme de cerf en alliage de cuivre. Nord-ouest de l'Europe, début du XIVe siècle © Christie's
Bougeoir à forme de cerf en alliage de cuivre. Nord-ouest de l'Europe, début du XIVe siècle © Christie's

L’Église en lutte avec les croyances païennes les combattait aussi frontalement qu’en puisant dans les ressources de l’adversaire. Dieu merci, elle n’eut pas immédiatement accès à des territoires plus éloignés, sans quoi elle aurait également fait main basse sur d’autres formes de croyances impliquant le cerf, avant de tout cramer, une fâcheuse manie dont elle mettra des siècles à se débarrasser.

Ensemble de pierres à cerf près de Mörön, dans la province mongole de Hövsgöl.
Ensemble de pierres à cerf près de Mörön, dans la province mongole de Hövsgöl.

De la même manière que les cultures païennes préchrétiennes d’Europe reconnaissaient dans le cerf un animal capable de dialoguer entre le divin et le terrestre, les cultures mongoles et sibériennes exprimaient des croyances similaires sur les « pierres à cerf ». Ces mégalithes datant du Ier et IIe millénaire avant notre ère portent des représentations proéminentes de cerfs, dont les bois retiennent parfois un disque solaire ou lunaire. Ces stèles présentent

en leur sommet, deux cercles de tailles différentes [qui] semblent représenter le soleil et la lune. Le soleil est parfois rayonnant comme figuré sur la stèle conservée au musée de la ville de Tsetserleg. Au-dessous des astres, dans la partie médiane, des cerfs aux longs bois enroulés, s’élancent vers le haut ou vers le bas de la stèle. Quant à la base du monument, elle est marquée de boucliers, de poignards, de haches et d’arcs.

Détail d'une pierre à cerf portant un disque solaire ou lunaire. Uushigiin Uver, vallée du Tamir © Kaléidoscope Travel
Détail d'une pierre à cerf portant un disque solaire ou lunaire. Uushigiin Uver, vallée du Tamir © Kaléidoscope Travel

Cette codification évoque une cosmologie où les trois thèmes iconographiques peuvent être mis en relation avec le ciel (évoqué par les astres), un domaine intermédiaire désigné par les cerfs et le monde terrestre figuré par les armes.

Chaque espace est différencié l’un de l’autre par une ligne nette parfois traversée par un cerf. La représentation du passage de l’animal d’un monde à l’autre est très probablement une clef de compréhension de ces stèles. D’autant que les scientifiques s’accordent à penser que le cerf incarnait, comme pour les populations européennes, un médiateur psychopompe capable d’évoluer entre le monde terrestre, les mondes invisibles célestes et l’au-delà.

Stèle ornée située à Tsatsyn Ereg, des terres mongoles marquées par plus de 3 000 ans de nomadisme. Ce type de stèles, dites
Stèle ornée située à Tsatsyn Ereg, des terres mongoles marquées par plus de 3 000 ans de nomadisme. Ce type de stèles, dites "pierres à cerfs", représentent des cervidés bondissants. Elles datent du début du Ier millénaire avant notre ère, elles sont associées à des sépultures et des tertres de pierres sous lesquels ont été déposées des têtes de chevaux. Elles permettent de mieux comprendre l’histoire du peuple de ces steppes. Le site de Tsatsyn Ereg, d’une richesse exceptionnelle, est étudié par un groupe de recherche international et pluridisciplinaire dans le cadre d'une mission conjointe Monaco - Mongolie. Il comporte de nombreuses roches gravées de pétroglyphes et plus de 100 "pierres à cerfs" © Fabrice Monna/MAP-MC/Traces/ARTeHIS/CNRS Photothèque

D’un simple bougeoir médiéval, il ressort une symbolique insoupçonnée. Comme beaucoup d’objets du quotidien, son esthétique n’est pas gratuite et révèle la fascination et l’inquiétude humaine face aux mystères de la vie et de la mort.

Si aujourd’hui, nos lumières nocturnes ne sont que les clignotements lointains de robots spatiaux essayant de percer les secrets de l’univers, le bougeoir en forme de cerf n’a pas perdu de son attrait même si son antique symbolique s’éteignit en même temps qu’on appuyait pour la première fois sur un interrupteur. Toujours est-il que cette forme de bougeoir demeure un classique de la décoration de Noël, curieux écho des symboliques passées lors d’une fête célébrant la victoire de la lumière sur l’obscurité…

  • GOMEZ DE SOTTO J. et de MULDER G., « Ni du Hallstatt, ni de La Tène, mais du Moyen Âge, ou les pièges de la stylistique. Le cerf en bronze de Durtal, la « fibule à masques » ou anse d’Angers, le trépied à protomés zoomorphes de Nantes, le mors de Saint-Hilaire-du-Bois », Revue archéologique de l’Ouest
  • MAGAIL J., L’art des «pierres à cerfs» de Mongolie. In: Arts asiatiques, tome 60, 2005. pp. 172-180;
  • MOINOT P., Anthologie du cerf, Hatier, Paris, 1987
  • RONNBERG A., Le livre des symboles, Taschen, Paris, 2010
  • PASTOUREAU M., Bestiaire du Moyen-Âge, Seuil, Paris, 2011
  • VENNER D., Dictionnaire amoureux de la chasse, Plon, Paris, 2006
  • http://expositions.bnf.fr/bestiaire/
  • http://www.persee.fr
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